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a.s.b.l. M.E.R.A |
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PAYSAGE MOSAN AVEC HAUT-FOURNEAU |
03.02.2009
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Détails : le château
Cette toile se doit d'être mise en comparaison avec "Huy vu d'Ahin" Mais VVB s'il se situe dans les deux cas sur l'autre rive de la Meuse, se trouve cette fois plutôt aux environs de l'actuel Bas-Oha. Le méandre du fleuve et le massif rocheux de l'actuel Saint-Léonard ne lui permettent pas d'apercevoir la ville de Huy.
Nous reconnaissons cependant très précisément la similitude frappante des deux paysages et des bâtiments de la vallée et nous découvrons le château côté Meuse.
Nous retrouvons le fond de la cour basse, la grosse tour d'angle carrée du tableau I ainsi que la tour à lanterne.
Mais nous voyons aussi des demeures de style différent (façade à pignons à redents) et , en arrière-plan, une sorte de bâtiment seigneurial dans un style qui ne rappelle plus en rien la rudesse et la simplicité d'une place forte moyenâgeuse.
Cet accès (côté Meuse)est surplombé par un pont-levis sous lequel passe un chemin de pierres taillé dans la roche. Celui-ci devait permettre l'acheminement des marchandises apportées par bateau au pied de l'escarpement.
Là, un élégant petit châtelet ouvrait le passage aux rives de la Meuse et constituait sans doute un premier corps de garde.
L'escalier en pierres se retrouve aussi sur la gravure des albums du duc de Croÿ "Beauffort"
par Adrien de Montigny
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Détails (pont et moulin)
La similitude de la représentation du pont, du moulin et des bâtiments qui jouxtent l'embouchure de la rivière est frappante si l'on compare ce tableau et le panneau "Huy vu d'Ahin".
La tradition de moulins à cet endroit a traversé les siècles ; on peut encore voir les très modestes restes d'un moulin situé un peu plus haut en amont de la rivière et détruit par les carrières au siècle passé (2 jours avant que le site ne soit protégé!)
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Détails (bâtiments en front de Meuse)
Ici encore similitude frappante!
L'église (?) présente un large parvis en façade ; la tour, les deux portails et la rosace, de même que le bâtiment mitoyen, sont semblables sur les deux tableaux.
Un peu plus haut, en aplomb de cette "église", semble se situer l'entrée d'une galerie d'extraction des minerais. Les nombreux fours de différents tableaux de même que les recherches archéologiques témoignent de l'activité industrieuse bien présente dans cette vallée dès l'époque romaine et peut-être même avant elle.
Mais nous découvrons en plus les autres demeures situées au pied de l'éperon rocheux que nous ne pouvions voir du fait de la position différente du peintre. Elles semblent constituer un petit port aménagé à la fois pour amarrer les barques et pour faciliter l'accès au gué tout proche. Elles sont esquissées dans la gravure de Croÿ .
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Détails (personnage poursuivi par les lansquenets)
Le personnage en fuite ressemble fort aux deux porteurs qui traversent le pont sur la Meuse en direction du haut-fourneau de l'île. Tous trois portent sur le dos une de ces énormes hottes servant à l'acheminement des marchandises, paniers semblables à ceux des célèbres "botteresses" liégeoises. Les colporteurs de petits objets en métal emportaient leur précieuse marchandise dans ce genre de hottes. Mais elles pouvaient également servir à toutes sortes de transport.
Est-ce pour le contenu de sa hotte ou pour l'imposante bourse qui pend à sa taille que ce personnage intéresse tant les mercenaires qui le poursuivent?
Peut-être aussi VVB a-t-il voulu rappeler que, dès la seconde moitié du 15ième siècle, toute l'activité métallurgique a été particulièrement mise à mal par les guerres : on détruisait les "moulins à fer" et on ruinait ainsi la région et ses habitants.
La chronique rapporte ces faits comme "faits de guerre ou de représailles". On peut aussi rappeler que Charles le Téméraire, ayant ruiné les forges des Franchimontois,(1465) ceux-ci s'exilèrent en grand nombre … dans la région de Huy!
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Détails (le haut-fourneau sur la Meuse)
Comme la région est particulièrement riche en minerais facilement fusibles tels que limonite, oligiste, minette, hématite… provenant de gisements calcaires dévoniens et carbonifères, on ne s'étonne pas de retrouver ici non seulement des puits et galeries d'extraction mais aussi la représentation d'un haut-fourneau permettant de produire le précieux métal.
La technique avait évolué du bas-fourneau antique "à ventilation naturelle" au haut-fourneau à "ventilation forcée".
Mais pour obtenir celle-ci et donc la température adéquate, il fallait utiliser des soufflets de grandes dimensions actionnés par la force motrice de l'eau!
À cet effet était construite une très grande roue à eau que l'on aperçoit nettement sur ce tableau de VVB.
La température élevée ainsi atteinte permettait de débiter un mélange liquide de métal, carbone, silicium, phosphore … récupéré dans différents bassins.
Cette "fonte" devait aussi être refroidie mais, à ce stade, elle était impropre à l'usage.
Elle devait encore être "affinée", opération qui s'effectuait dans d'autres ateliers, distincts des fourneaux.
Ici nous voyons donc les premières opérations de la fonte.
Le minerai était acheminé par différentes voies ; soit à dos d'hommes (deux personnages traversent le pont qui relie l'île à la rive) soit par voie d'eau (on voit les barques amarrées de l'autre côté de la petite île).
Différents personnages s'activent laborieusement auprès des bassins d'écoulement et du fourneau. |
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